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À l’origine d’AWARÉ, il y a la rencontre de deux entités et univers artistiques, née d’une fascination mutuelle pour les phénomènes géologiques qui régulent notre planète et la place de l’humanité dans ce cycle extraordinaire.
Dès leur rencontre, Sylvia Eustache Rools et Jérôme Pereira ont souhaité mettre en relation leurs pratiques artistiques respectives. Pour lui, le travail du bois, pour elle, une pratique picturale sur textile.

Depuis 2013, AWARÉ évolue en affinant une écoute réciproque, un état de porosité et de réceptivité, terreau d’une collaboration intuitive.

Ensemble, ils créent des objets sculpturaux émanant tout autant de processus de transformations naturelles que du travail de la main. Un entrelacs de gestes premiers qui donne forme à des artefacts se rapprochant de fragments terrestre tout en évoquant un usage ancestral (le contenant); une passerelle entre les temps géologiques et archéologiques.

Dans son approche du bois, Jérôme Pereira est guidé par le lent travail du temps sculptant un relief terrestre.
Coupes, effondrements, érosions… sa main dévoile des arêtes, des formations rocheuses qui donnent forme au socle des pièces.
Celles-ci sont ensuite exposées aux éléments naturels (soleil, pluie, oxydation). Dans une accélération des temps géologiques, le bois se transforme laissant apparaître fissures et teintes nouvelles.

Sylvia Eustache Rools travaille la soie à travers une approche picturale. Sa démarche procède par des aller-retours entre oxydation, macérations tinctoriales et interventions encrées sur le textile.
Ces processus étalés dans le temps, en couches successives, telles des strates géologiques se déposant, infiltrent, infusent, pénètrent le support rendant visibles les phénomènes chimiques d’imprégnation et de capillarité.
Le mouvement qui s’opère entre intention et révélation est une posture créative permettant le surgissement de traces.

« En regard des défis environnementaux et sociaux urgents auxquels notre monde est confronté, il devient de plus en plus clair que de nouveaux récits sont nécessaires pour inspirer un changement positif et favoriser une transformation durable. Ces récits peuvent aider à transformer un état collectif de désespoir et d’apathie en optimisme et implication. Dans ce contexte, la participation exige toujours une communication ou un échange. Pour engager avec succès le dialogue, l’écoute attentive, l’empathie et l’appréciation des différentes perspectives sont indispensables.

Les œuvres d’« Awaré » sont l’expression d’un dialogue homme-nature qui reconnaît la signification des relations réciproques entre les différentes entités. Il inspire à réfléchir sur notre relation avec le monde naturel et souligne l’importance d’agir en partenariat et en connectivité. »

Ingrid Rügemer et Oliver Szasz , galerie CultureSphere.